Suggéré par Landes Attractivité
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C’est dans un écrin de verdure et de raffinement qu’a eu lieu le Laüsa du mois de mai, à la Maison Guérard à Eugénie-les-Bains. Ce palace landais – l’un des rares en France, et l’unique en son genre dans la région – a ouvert ses portes le temps d’une visite privilégiée, suivie d’un échange captivant avec ses nouveaux dirigeants. Des thermes aux cuisines étoilées, en passant par les chambres du Couvent des Herbes, la visite a révélé toute la richesse d’un domaine unique en son genre.

Le duo formé par Andreu Coma Roca, directeur de la Maison Guérard, et Ludiwine Vandeputte, directrice des Thermes, incarne à merveille le mariage entre tradition et renouveau. Tous deux venus d’ailleurs, ils ont trouvé à Eugénie un véritable projet de vie, une mission presque vocationnelle : faire rayonner ce lieu unique dans le respect de son âme fondatrice.

Deux parcours inspirants à la tête de la Maison Guérard

L’un vient de Catalogne, l’autre du Pas-de-Calais. Tous deux ont en commun d’avoir choisi Eugénie, presque par surprise, mais jamais par hasard. Andreu Coma Roca, aujourd’hui directeur général de la Maison Guérard, est arrivé en 2005 pour un simple stage. « Je voulais comprendre comment fonctionne une cuisine avant de diriger un hôtel. Finalement, je suis tombé amoureux du lieu. »

Formé à l’Institut Paul Bocuse, il passe ensuite par plusieurs maisons du groupe avant de revenir à Eugénie, où il codirige désormais avec Anne-Laure Nussbaumer, l’ensemble de l’hôtellerie et de la restauration. « La boucle est bouclée. Mais ici, on se remet en question tous les jours. C’est ce que nous a toujours transmis Monsieur Guérard. »

À ses côtés, Ludiwine Vandeputte, infirmière de formation devenue directrice des thermes, porte une vision profondément humaniste : « Je suis arrivée en août 2024, et en voyant les arches de verdure depuis le parking, je me suis dit : c’est ici que je veux faire le reste de ma vie. »

Un modèle intégré : thermalisme, gastronomie et hôtellerie

Ici, le luxe ne se vit pas en vase clos. À Eugénie-les-Bains, palace et thermes forment un écosystème intégré. La cuisine diététique, inventée par Michel Guérard en 1974, a forgé cette identité unique. « On ne fait pas que soigner un organe, on prend soin d’une personne entière, » rappelle Ludiwine, pour qui cette transversalité entre soin, hébergement et restauration est une chance rare.

Sans les thermes, le domaine n’existerait pas

Plus de 700 personnes par jour fréquentent les thermes en haute saison, représentant environ 40 % du chiffre d’affaires global du domaine. Et pourtant, cette fréquentation ne nuit en rien à l’exclusivité du lieu : « Le Palace et les thermes se nourrissent l’un l’autre. L’un fait venir l’autre. Ce n’est pas une contradiction, c’est une complémentarité naturelle, » souligne Andreu.

Une identité forte portée par une vision familiale

La Maison Guérard, c’est aussi une histoire de famille. Depuis le décès de Michel Guérard en 2024, ses filles Adeline et Léonore, poursuivent activement l’œuvre familiale. Basées à Paris mais investies dans tous les choix stratégiques, elles perpétuent l’âme du lieu : un luxe doux, non ostentatoire, tout en gardant l’âme de la maison vivante.

Hugo Souchet, nouveau chef exécutif, s’inscrit dans cette lignée. Fort d’un parcours dans les plus grandes maisons, il a repris les cuisines avec brio, obtenant récemment une première étoile au Guide Michelin pour L’Orangerie. Le maintien des trois étoiles du restaurant historique reste une priorité, mais vécue comme un défi stimulant : « Ce n’est pas une obsession, c’est une motivation ».

« Ici, on recrute pour le savoir-être plus que le savoir-faire », explique Andreu. Un credo partagé par Ludiwine, qui mise sur des équipes engagées, bienveillantes et passionnées. L’humain est au centre de tout, et cela se ressent dans l’ambiance unique qui règne à Eugénie.

La personnalisation au cœur de l’expérience curiste

Contrairement aux idées reçues, venir en cure à Eugénie-les-Bains n’est pas réservé à une élite. « Beaucoup pensent que c’est hors de prix. En réalité, une cure conventionnée ici coûte le même prix qu’ailleurs. Ce qui change, c’est l’environnement et la qualité d’accueil. » Une précision importante, alors que 98 % des curistes sont conventionnés.

De plus, la personnalisation du parcours de soin est un axe fort de développement : cure classique aux thermes, séjour à la Ferme Thermale en petit comité, hébergement en palace ou à l’extérieur, tout est modulable.

Un avenir tourné vers le bien-être

L’avenir se dessine aussi autour du développement du bien-être non conventionné. Dès 2026, la Maison Guérard souhaite proposer des cures libres de 5 à 10 jours, intégrant yoga, sophrologie, Tai-chi, réflexologie, voire des packages avec du golf. « On veut répondre aux nouvelles attentes, sortir du cadre strictement médicalisé, et proposer du ressourcement global. »

L’aromathérapie, la sonothérapie, la méditation guidée pourraient bientôt faire partie du quotidien des curistes… et des visiteurs en quête d’une pause dans un cadre naturellement apaisant.

Des chiffres solides malgré les défis

Avec un taux moyen d’occupation de 60 % sur l’année pour l’hôtel, et des pics à 100 % entre juillet et août, le domaine reste très performant malgré une conjoncture difficile. Côté thermalisme, 2025 s’annonce stable par rapport à 2024, avec un changement de tendance notable : « Les réservations se font de plus en plus à la dernière minute. C’est nouveau dans notre secteur, mais on s’adapte. »


Quand on demande à Andreu ce qu’est l’âme de la Maison Guérard, il répond sans hésiter : « C’est un luxe doux, un lieu qui privilégie le rapport humain. C’est un musée vivant, le fruit d’une vie de passion et de transmission. »

Ludiwine ajoute : « C’est une élégance bienveillante, une atmosphère qui nous tire vers le haut, nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes, dans le respect de la personne, de la nature et du lieu. »

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Landes Attractivité