Productrice d’Armagnac, Carole Garreau a repris le Château familial à Labastide-d’Armagnac en 2006. Une reconversion pour cette ancienne cadre supérieure, attachée à la culture landaise du bien-vivre dont l’Armagnac est le plus bel ambassadeur.

Carole Garreau, le bonheur dans la vigne

Au cœur du triangle d’or de l’Armagnac, dans le terroir des sables fauves, le château Garreau distille depuis 1919 de grands Armagnacs au goût fruité, tout en rondeur, distingués par de nombreux Prix nationaux et internationaux. Exportés à travers le monde, on les retrouve aussi sur les tables des chefs étoilés. Depuis quatre générations la qualité et le savoir-faire sont perpétués sur ce domaine de 82 hectares dont 24 consacrés à la vigne.

© Château Garreau

De la culture du raisin jusqu’à la distillation dans leurs vieux alambics et au vieillissement dans les chais, le château Garreau maîtrise toute la production de l’Armagnac comme celle du floc de Gascogne que la famille a contribué à faire classer en AOC. « Notre spécificité est d’avoir un chai souterrain, unique en Armagnac qu’un prince russe a fait creuser dans la colline au XIXe siècle. Il donne leur douceur et leur rondeur à nos eaux de vie » souligne Carole Garreau.

L’autre particularité du domaine est d’abriter un site œnotouristique incontournable de l’Armagnac. Créé dans les années 80, l’écomusée de l’Armagnac accueille 5 000 personnes par an. « La composante œnotouristique est très importante pour faire connaître le domaine d’une autre manière. On continue d’ailleurs de développer de nouveaux projets. » Carole Garreau a ouvert un escape game et des parcours nature et écologique autour des étangs et du vignoble pour attirer une clientèle différente. En parallèle, le domaine continue à diversifier ces activités touristiques dédiées à la découverte de l’Armagnac et des traditions gasconnes.

Une aventure de vie

Cette passion pour la terre et son art de vivre est l’histoire d’une transmission. « Ma grand-mère a succédé à mon arrière-grand-père puis mon oncle et mon père ont pris la suite » précise la vigneronne. Pourtant Carole ne se destinait pas au secteur viticole. Après Sciences-Po et des études de droit à Bordeaux, elle poursuit son cursus à l’Institut national des études territoriales de Strasbourg et débute une carrière dans la fonction publique territoriale à Paris, Tarbes, Pau et Bordeaux.

Mais quand en 2006 son père s’interroge sur l’avenir du château, Carole et son mari n’hésitent pas une minute « Mon oncle partait à la retraite. On avait deux options, on se lançait dans l’aventure ou on vendait le domaine. On n’a évidemment pas hésité une minute ! »

Après quelques années de transition, Carole s’installe définitivement au Château. Un changement de vie qu’elle apprécie pleinement :

« C’est un département où on vit bien et où on revient aux vraies valeurs. Pas forcément selon les standards citadins. Mais on a tout pour être heureux. J’aime les courses landaises, les fêtes, la campagne, la nature. C’est aussi un département actif avec une économie. Il y a un bon équilibre de qualité de vie. »

Accompagnée par six collaborateurs, la nouvelle entrepreneuse développe progressivement sa stratégie. « Ce passage de génération fait qu’on a capitalisé sur l’existant tout en s’adaptant aux nouvelles tendances de consommation et de goût » explique-t-elle. Le domaine amorce la commercialisation de la Blanche d’Armagnac, une eau de vie fruitée idéale en apéritif ou cocktail et crée des éditions limitées telles que le brut de fût 100% Folle blanche « Pure insolence » avec des packaging modernes qui cassent l’image de « digestif au coin du feu ! ». Avec toujours le même objectif : faire découvrir la variété des saveurs de l’Armagnac et les multiples façons de le déguster.